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Franck Gouraud

Data Manager

"Plus que du Big Data, nous produisons de la smart data"

Q : En quoi consiste le métier de data manager ?

R : Mon rôle consiste principalement à enrichir nos bases de données. Je suis donc chargé de recenser la donnée disponible et de la mettre en forme pour être en capacité de l’exploiter.

Par exemple, lorsque nos clients et prospects ont des demandes très spécifiques par rapport à certaines campagnes. Parfois nous disposons déjà de ces données. Dans le cas contraire, nous nous mettons en quête de les trouver afin d’enrichir nos bases actuelles et ainsi pouvoir proposer le panel le plus large possible de datas.

Q : Quels types de données recherchez-vous pour alimenter vos bases ?

R : Chez EMB nous sommes spécialistes de la data, et notamment de l’emailing. Nous cherchons systématiquement à reconstituer ce que nous appelons « une ligne entière » : email, nom, prénom, société, adresse postale, poste.

Il s’agit donc de trouver et de pouvoir exploiter un maximum d’information sur un professionnel qui travaille dans une société. Et tout cela, évidemment, dans le respect de la législation actuelle.

Q : Le contrôle de la qualité des informations collectées est très important chez EMB. Quels types de process sont mis en place à ce niveau ?

R : Avant même de les proposer à nos clients et de les inclure dans nos bases, nous testons et vérifions toutes les données. Ce type de process nous assure ainsi de pouvoir disposer de données fraîches et de qualité certaine.

Q : Et par rapport aux contraintes réglementaires qui se durcissent ?

R : En B2B, nous travaillons avec des données qui sont publiques et que nous pouvons donc exploiter. Je pense par exemple aux informations disponibles sur des sites comme data.gouv. Nous croisons nos bases avec ces informations ce qui nous permet de reconstituer des « lignes entières ».

Q : Quelles difficultés rencontrez-vous en récoltant des données publiques avant de pouvoir les injecter dans vos bases ?

R : Toutes nos bases sont normées selon nos standards et, effectivement, les données récoltées arrivent en vrac. Nous devons donc les traiter pour ensuite les affecter au bon endroit.

Nous travaillons donc les données pour qu’elles soient utiles et surtout utilisables en exploitant notre savoir-faire humain pour croiser les bases et s’assurer de la véracité des informations récoltées.

Q : Le facteur humain est donc constitutif des process informatiques que vous mettez en place pour ces opérations ?

R : Tout à fait. Ce n’est pas une finalité de récupérer des informations sur internet. L’important c’est surtout de savoir ce qu’on veut faire de ces informations et où les placer pour les traiter efficacement.

Pour cela il faut que les informations récupérées soient normées dans des champs spécifiques afin de faciliter leur utilisation.

Q : Comment les équipes techniques d’EMB échangent autour de ces problématiques de normes ?

R : Nous faisons des points réguliers, chaque semaine, au cours desquels nous échangeons autour de nos pratiques et des évolutions techniques ou réglementaires qui peuvent impacter notre façon de travailler.

Q : C’est une partie des interactions entre les différents membres des équipes techniques d’EMB. Quelles sont les autres ?

R : En fonction des besoins identifiés par chacun, nous remontons des informations à notre Directeur technique, Steeve Daraize, qui se charge ensuite de coordonner nos demandes et de solliciter nos développeurs afin qu’ils puissent nous proposer les solutions adéquates. C’est ainsi que nous automatisons certains process lorsqu’il apparaît que ceux-ci font gagner du temps à nos équipes comme à nos clients.

Q : DMP, data lake, etc. Est-ce que ces nouvelles tendances autour de la data impactent également votre façon de travailler ?

R : Ce sont des tendances que nous suivons naturellement et dont nous devons nous emparer, surtout pour faciliter le travail avec les autres équipes techniques du groupe Kompass dont nous sommes une entité. C’est également vrai pour les normes et les standards ainsi que pour les outils qui seront utilisés à terme au sein du groupe.

Q : En quelques mots clés ou en une phrase, comment définir de manière synthétique les qualités d’un bon Data Manager ?

R : Je dirais concentration, recherche et qualité. Mais aussi être toujours à l’écoute des besoins du client afin de constamment leur proposer des solutions novatrices.